• Le salafisme et le fascisme partagent la même inspiration

    Le salafisme et le fascisme partagent une même inspiration, et constituent tous deux des menaces comparables pour la civilisation et ses valeurs.

    Ces deux mouvements se fondent sur le culte d’une violence meurtrière, une violence qui exalte la mort et la destruction, et méprise toute vie intérieure (ou dit plus laconiquement, «Mort à l’intelligence ! Vive la mort !», comme l’avait formulé Gonzalo Queipo de Llano, ce sbire du général Francisco Franco). Ils sont tous deux hostiles à la modernité (sauf pour ce qui relève de la course aux armements), et tous deux pleurent amèrement leurs empires du passé et leurs vieilles gloires. Tous deux sont obsédés par des «humiliations», imaginaires ou réelles, et ont soif de revanche. Tous deux sont infectés de manière chronique par une paranoïa antisémite toxique (et, significativement mais à un degré moindre, par une paranoïa anti francs-maçons). Tous deux célèbrent le culte du chef et la référence exclusive au pouvoir du Grand Livre. Tous deux prônent d’une part la répression sexuelle – et particulièrement la répression de toute «déviance» sexuelle – et d’autre part sa contrepartie, la subordination de la femme, le mépris de la féminité et la mutilation sexuelle par l'excision. Tous deux méprisent l’art et la littérature, en tant qu’ils sont symptômes de dégénérescence et de décadence ; tous deux brûlent des livres, détruisent musées et trésors de l’histoire, et falsifient l'histoire.

    Il y a encore un dernier point commun entre eux, mais un point commun de nature cette fois à rendre espoir. Ces deux systèmes totalitaires sont rongés par leur pulsion de mort car tous deux mettent en avant le suicide et le sacrifice comme tactique et comme finalité, tous deux préfèrent la destruction de leurs propres sociétés plutôt que n’importe quel compromis avec les infidèles. Il y a là une délectation offerte par l’abandon à l’orthodoxie doctrinale absolue.

    C’est pourquoi, alors même qu’il est de notre devoir de nous y opposer et de les anéantir, tout comme pour n’importe quel mouvement totalitaire similaire, nous pouvons être certains qu’elles contribueront elles-mêmes, de manière inconsciente, à leur propre anéantissement.

    Extrait de “Defending Islamofascism“, par Christopher Hitchens.


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