• "Pas de contrainte en religion", la bonne blague !

    Chers amis,

    Récemment, lors d'un long échange épistolaire électronique sur un blog italien (www.ilgrandecolibri.com sur le sujet: "That's why I became muslim") à propos du nouveau Mr Gay Danemark qui se dit musulman et vouloir montrer que l'on peut vivre son homosexualité dans l'islam, j'ai tenté de faire comprendre qu'étant donné la nature de cette religion, la chose était totalement impossible.

    Ne sachant plus quoi répondre sur mes preuves de l'intransigeance islamique totale, le responsable du blog me sortit la phrase: "Il n'y a pas de contrainte en religion". C'est un des plus beaux exemples de "taqiyya".

    C'est une phrase que certains reconnaîtront et qui est souvent utilisée pour clore le bec aux islamophobes/lucides, mais à laquelle on croit difficilement, étant donné le comportement des islamistes partout dans le monde.

    Je me fais donc un plaisir de vous livrer ici la parade.

    Pour rappel: il y deux sortes de versets, les mansukhs : sourates/versets de l'époque mecquoise tolérante, et les nasikhs :  versets de l'époque médinoise guerrière qui sont en fait une réécriture de certains versets mecquois (Dieu s'étant trompé ?). Le principe de l'abrogation des mansukhs par les nasikhs est soutenu par des versets coraniques et plusieurs narrations des hadiths.

    Bonne lecture.

    Le grand théologien Fakhr ad-Dîn ar-Râzî (1150-1210) et la phrase "pas de contrainte en religion"

    Les versets du jihâd abrogent les passages antérieurs tolérants du Coran: à savoir alors qu'est rabâché le bout de phrase "pas de contrainte en religion" par les promoteurs de l'islam...

    Extrait tiré du livre Essai de critique littéraire dans le nouveau monde arabo-islamique (éditions CERF, 2011) du professeur Marie-Thérèse Urvoy, page 79-80 :

    "Râzî est très cohérent avec lui-même en présentant une interprétation tout à fait juridique de ce verset: obéir au Prophète "en tant qu'Envoyé transmettant aux hommes les jugements de Dieu (ahkam Allah) "c'est ne faire rien d'autre qu'obéir à Dieu. En effet, c'est lui seul qui détermine celui qui sera sauvé par l'obéissance et celui qui sera condamné. Aussi ce verset est-il la plus forte des preuves de l'impeccabilité de l'Envoyé "dans toutes les interdictions, dans tous les ordres et dans tout ce qui lui parvient de Dieu" , car s'il se trompait à leur sujet l'obéissance envers lui ne serait plus obéissance envers Dieu. Et comme Dieu a ordonné de suivre son exemple il doit être "impeccable" (ma'sum) dans tous ses actes. A la limite, donc, il n'y a d'obéissance qu'à Dieu. C'est seulement alors que Râzî peut reprendre Zamahsari et défendre le Prophète contre l'accusation d'"associationnisme" (shirk) en concluant: "Sache que, comme nous l'avons démontré, aucune obéissance n'est due à l'Envoyé. L'obéissance est seulement due à Dieu".

    Quant à la fin du verset, elle permet à Tabarî d'opposer une premier epériode ou le Prophète était envoyé simplement pour exposer la révélation, sans avoir à contrôler (muhasib) les hommes, leur jugement revenant alors à Dieu seul, à une deuxième période, ouverte par la "descente" de l'ordre de mener le gihâd et d'être "rude envers-eux (al-gilza 'alayhim) jusqu'à ce qu'ils se fassent musulmans".

    Zamahsari ne reprend pas l'idée, et Râzî le fait en ne la présentant que comme une interprétation possible de ce passage. Toutefois il met explicitement ce dernier en parallèle avec la célèbre formule coranique "pas de contrainte en religion", laquelle,dit-il, "fut abrogée ensuite par le verset du gihâd".

    Selon toute vraisemblance, Râzî veut ici montrer qu'il n'ignore pas l'attitude de commentateurs antérieurs beaucoup plus radicaux mais dont il atténue l'extrémisme (sans pour autant le supprimer!). Par exemple al Wahidi(Xeme siècle), qui a été surtout une référence pour les "circonstances de la révélation" (asâb al-nuzûl), interprète la formule 'Nous ne t'avons point envoyé comme protecteur pour eux" en disant que les opposants à Muhammad étaient encore protégés, au moment de la descente de ce verset, contre les conséquences de leur refus, mais qu"'après cela le gihâd a été ordonné, ainsi que la contrainte (de se convertir) à la religion par l'épée". 

    Râzî est donc sensible à la contradiction qu'il y a entre cette présentation positive de la contrainte (al-ikrâh) et le verset coranique II,256 [pas de contrainte en religion], contradiction qu'il résout par l'abrogation de ce dernier. Il y a là matière à réflexion pour les apologistes modernes!"

    N'est-ce pas Bernard Henri-Lévy qui faisait l'éloge de   Fakhr ad-Dîn ar-Râzî afin de dénoncer les préjugés du Bloc Identitaire sur l'islam ? 

    Le professeur de pensée musulmane Yadh Ben Achour explique (Ouvrage Aux fondements de l'orthodoxie sunnite,PUF,2008) que  ar-Razi "s'appuie sur un argument de caractère théologico-politique, d'après lequel le Livre indique les normes que Dieu a ordonnées pour parvenir à la justice et à l'équité, la Balance symbolise la direction des hommes vers ces normes, ce qui est l'affaire des princes, enfin le Fer, se transformant en arme de dissuasion, signifie qu'en cas de désobéissance, ces normes lui seront imposées par le Glaive" (page 131). C'est ainsi que dans son célèbre Commentaire du Coran, ar-Razi préconise la mise à mort de l'apostat en cas d'éloignement de la Oumma !

    "Pas de contrainte en religion", la grosse blague ! 2788


     


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